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Journal et lettres de Clément CAMBOURNAC, "poilu" de la Grande Guerre |
Y penser toujours, n'en parler jamais |
Rien à signaler.
Messe très émouvante à l’hôpital ; puis toujours même vie monotone, coupée par quelques bonnes soirées à la chambrée : Chasse mouvementée au rat ; on saisit et on embouteille l’infortuné quadrupède ; danse du scalp en képi, jugulaire, ceinturon, coupe-choux, à la lueur blafarde d’une bougie ; émouvantes funérailles : grandiose catafalque. Le lendemain soir, conseil de guerre pour juger la conduite du général Sarrat accusé d’avoir fui devant l’ennemi, en l’occurence le minuscule rongeur. Après un réquisitoire de Lugan, deux plaidoiries de Toutes et Dujol, L’accusé est condamné à une peine infamante !!!! Changement à Racine ; départ de Pouch à la Miséricorde.
Au moment de partir en marche on annonce le départ des étudiants à moins de 12 inscriptions. Fiévreux préparatifs et départ avec un (assez) grand enthousiasme.
En même temps je reçois mon affectation à la Miséricorde où j’aurai le plaisir de retrouver Pouch parti 3 jours avant.
Accueil peu chaleureux ; affecté à la salle 4, j’y ai connu d’excellents camarades dont je conserverai le meilleur souvenir sous les ordres de deux caporaux, l’un très chic, l’autre tout à fait crétin.