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Clément CAMBOURNAC

Journal et lettres de Clément CAMBOURNAC"poilu" de la Grande Guerre

Y penser toujours, n'en parler jamais
contexte0

une balle de schrapnell vient s’abattre à mes pieds, après avoir sifflé à mes oreilles

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23 janv.

De service à Tracy ; je vais accompagner Pouch sur Ollencourt ; il fait un temps splendide ; les aéros en profitent pour survoler les lignes où ils sont reçus par les obus boches. Une marmite éclate au dessus de nos têtes et une balle de schrapnell vient s’abattre à mes pieds, après avoir sifflé à mes oreilles. Je me mets à l’abri d’un arbre et j’assiste en spectateur indifférent au tir des boches. 

26 janv.

tranchéesÀ Tracy-le-Val les Boches font sauter 60 mètres de nos tranchées.

Lettre du 27 janvier

31 janv.

Bombardement particulièrement intense de Tracy-le-Mont.

3 fév.

Bombardement d’Offémont ; quelques dégats matériels.

6 fév.

De service à Tracy. Après ma ballade habituelle sur le plateau j’apprends que nous devons rallier Offémont à 5 h. J’y rentre le soir comptant apprendre la nouvelle du départ. Hélas ! il y a simplement marche le lendemain.

7 fév.

La moitié du groupe (1,2,3,) doivent aller faire une longue marche d’une journée sous la conduite de Millasson, avec Voisin. Départ vers 6 h.1/2, 7 h. par un temps très beau. Voisin continue à se couvrir de ridicule ; folle cavalcade à travers champs. En traversant Rethondes, Pica, Pouch et moi plaquons la troupe pour nous occuper de la question essentielle qu’est le ravitaillement. Nous repartons chargés de victuailles et rejoignons à Lamotte, -Breuil, quelques instants avant l’arrivée du patron. On traverse quelques villages intéressants pour s’arrêter à Lamotte. On boulotte dans la voiture du personnel avec Millet et Voisin que nous écrasons par le luxe de notre table. Les vins ne font pas défaut et notre résistance est mise à une rude épreuve ; c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de tuer ainsi gaiement le cafart. Heureusement la voiture est là pour nous ramener et après avoir vainement essayé de faire le retour à pied nous nous installons princièrement dans la guimbarde qui retentit bientôt de nos chants. À l’arrivée discussion entre Millet et Voisin furieux que les brancardiers, des “fantassins” obéissent  à des “monsieur l’officier” et non à “des officiers”.

8 fév.

égliseDe service à Ollencourt ; avant de partir, nous apercevons un Taube survolant le bois St Mard ; les 75 entrent en danse et au bout de quelques minutes, l’aéro descend précipitamment ; le soir à Tracy-le-Val j’apprends qu’il a pris feu en tombant sur les lignes boches. Avec Pouch nous allons à Tracy-le-Val conduits par le D. Lafitte ; nous photographions l’église dont le clocher a été démoli par les obus boches ; nous visitons le village puis les tranchées ; nous faisons la connaissance des lieutenants Blave et Brunet.

12 fév.

Il tombe de la neige. Vues splendides dans le parc et la forêt.

13 fév.

Nous avons les honneurs du communiqué qui parle du bombardement du Tracy-le-Mont.

Lettre du 13 février

14 fév.

Bombardement de Tracy-le-Val et de Bailly. Les Boches envoient des 210 par séries de 4 ; cela fait un bruit effroyable ! . Peu de dégats, le patelin étant déjà tout à fait abîmé. Je vais me promener au bois St Mard puis à Viezigneux d’où on découvre un panorama splendide sur la vallée de l’Oise, Chiry-Ourscaimps, Bailly.

17 fév.

Promenade à Compiègne. À notre retour je rencontre 4 boches faits prisonniers la veille par une patrouille. À mon arrivée à Offémont gros malaise à la batterie lourde.


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